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( Suite )
Chapitre VI : la naissance du Sabre :

N) HI : Construction des gorges décoratives

A ce stade , les gorges sont souvent creusées sur une lame polie grossièrement . Traditionnellement , les gorges sont localisées au dessus du SHINOGI là où l'acier est relativement plus doux .

Elles sont ajoutées pour deux raisons : premièrement , comme décoration et deuxièmement pour alléger la lame .
La largeur et la forme de ces gorges sont au choix du KAJI , mais elles doivent s ' harmoniser avec l ' ensemble de la lame .
Creuser les gorges est souvent le travail de l'apprenti .
D'abord , il marque avec un crayon la position de chaques gorge sur la lame . Puis il utilise un ciseau à double manche , équipé d'une lame en U pour creuser la gorge dans l'acier , il travaille sur toute la longueur de celle-ci, repassant plusieurs fois en les approfondissant successivement .
La gorge , rugueuse après son creusement est affinée à l'aide d'une lime ronde puis peaufinée à l'aide de petites pierres et de papier de verre .
Finalement , la gorge est finie au brunissoir et devient ainsi brillante et réfléchissante . Creuser une gorge sur une lame longue peut prendre deux jours complets (cf illustrations N°1 et 2 ) .

O) HORIMONO : Les engravures décoratives

En plus des gorges , des engravures décoratives, HORIMONO , peuvent etre ajoutées sur la lame .
Les motifs des HORIMONO sont la plupart du temps tradionnels : Fleurs de cerisier , bambou , épées , dragons et déités .
Des caractères Sanskrits ou bouddhiques sont également fréquents , prouvant si besoin , l'interconnexion importante du sabre japonais avec la religion bouddhique .

Les engravures sont réalisées à l'aide de petits marteaux et de très fins ciseaux . Ce travail est poursuivi par le brunissage . Faire des HORIMONO est un travail exigeant et grand consommateur de temps , pour cela , il ne peut être fait que par un spécialiste .
Notre KAJI préfère comme de nombreux forgerons réaliser ses motifs personnels , et ne se cantonne pas aux traditionnels . La spécialité de notre KAJI , qui lui a d'ailleurs valu un prix au concours du NBTHK en 1984 , c'est un tigre qu'il nomme lui meme affectivement " sa panthère rose ". Ce modèle est un vieux modèle du panthéon bouddhiste mais qui n'avait jamais encore été représenté sur une épée .
Ce qui a profondément dérouté voir déplu au concours (cf illustrations N° 3 et 4) .

P) NAKAGO : Les soies

Les soies du sabre japonais sont terminées par un motif décoratif à la lime mais il ne sera jamais poli ni même nettoyé durant toute l'existence de la lame .

Notre KAJI finit généralement son NAKAGO par des traits de lime assez grossiers suivant un motif uniforme et incliné nommé KESHO .
Après le limage , le forgeron utilise une perforatrice pour faire le MEKUGI ANA , le trou destiné au positionnement du MEKUGI , la cheville de maintien de la poignée ( cf illustrations N°35 et 36 ) .

Q)MEI : La signature

La lame peut maintenant rendre visite aux autres artisans pour le HABAKI , le Polissage final et le Fourreau .
Le forgeron ne signera la lame que lorsque celle-ci sera entièrement terminée , après une minutieuse inspection sous tous les angles .
Utilisant un marteau et un ciseau très fin , il inscrit son nom et les autres informations qu'il souhaite où que son client souhaite voir figurer sur le sabre .

Exemple d'inscriptions : le nom du forgeron suivi de " SAKU " qui veut dire " fait par ", son lieu de résidence , la date ,
le nom du destinataire de la lame sont les plus fréquemment rencontrés .

Voilà la lame est finie : de la quantité de base pour un sabre comme un Katana , soit 4-4,5 kilos en moyenne selon la complexité et bien sur la taille de la lame , il ne subsiste plus que 2 kg moyen d'acier . Et encore , notre voyage suivant chez le polisseur va encore la faire " maigrir " .

A suivre......

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